8 Octobre 2008

Des satellites autour d’un verre

« Allo, Sammy ? Viens au Troc’afé, il y a un truc qui se passe. » Voilà comment un des habitués de ce bar populaire de Strasbourg annonce le café scientifique qui s’y prépare. L’ambiance chaleureuse, bruyante et colorée abrite dans la soirée du 4 novembre un débat assez inhabituel en ces lieux.
12 novembre 2008
Le CNES et des étudiants de l’Université Louis Pasteur invitent à parler, autour d’un verre, du rôle des satellites dans l’étude du changement climatique. Pour répondre aux interrogations, 2 experts sont présents : Jean-Louis Fellous, géophysicien et ancien du CNES et Paul de Fraipont, géologue et directeur de SERTIT*.

Venus par hasard

Le public vient de tous les horizons : des étudiants, des curieux de l’espace ou des habitués du bar. Etienne, 25 ans, découvre la soirée sur place, comme beaucoup d’autres clients du Troc’afé. Il n’avait pas prévu ça, « mais pourquoi pas, je vais rester au moins au début ».

Soudain, une chanson de la Mano Negra déferle sur le café. En levant les yeux, le public découvre des images satellites projetées sur l’écran fraîchement installé. C’est parti ! Les premiers instants sont fragiles, quelques regards dubitatifs s’échangent, mais les 2 animatrices profitent des hésitations et lancent la première question.

Le débat s’amorce. Certaines questions sont plutôt drôles : « Pourquoi nous dit-on que la fonte des glaces va augmenter le niveau des mers alors que dans mon verre, quand les glaçons fondent, ça ne change pas le niveau de mon whisky ? » , d’autres sont plus sérieuses : « Est-ce qu’on est arrivé à un point de non-retour pour le changement climatique et si oui, pourquoi alors faire des efforts ? » Quelques uns osent proposer des solutions pour sauver la terre : « Est-ce qu’on ne pourrait pas mettre un grand miroir dans l’espace pour réfléchir les rayons du soleil et diminuer l’effet de serre ? ».

En quête de vérité

Il y a aussi quelques rares questions plus techniques, comme celle de l’avenir du projet « Kopernikus ». Finalement, et comme le confie Sammy plus tard dans la soirée, les gens veulent avant tout savoir si les propos des médias sont justes, si les données des satellites sont fiables et si on peut faire quelque chose face au réchauffement de la planète.
Pendant le temps du débat, la vie du café continue. Une vendeuse de fleurs jette un œil à l’intérieur de la salle et repart déçue. Des gens se lèvent pour commander des bières, d’autres sortent pour fumer. Quelques personnes suivent seulement des petits bouts de la discussion et des éclats de rires se mélangent aux explications techniques. C’est aussi ça l’esprit d’un café scientifique…


* Service Régional de Traitement d'Image et de Télédétection

Natacha Toussaint et Nabil El Kente

L'intégralité du café en podcast

Pour en savoir plus