18 Février 2008

Columbus : L’EPM fonctionne à merveille

Le module dédié à la physiologie humaine au sein du laboratoire Columbus a été mis en route samedi par Léopold Eyharts avec succès. Une bonne nouvelle pour le CADMOS qui suit depuis Toulouse le dispositif d'expérimentation.

18 février 2008

Le corps humain analysé

«Nous sommes soulagés, c’est une vraie satisfaction» confie Alain Maillet, ingénieur au CADMOS, structure du CNES responsable de l’exploitation de l’EPM à Toulouse. Car les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme prévues. Le lancement de la navette Atlantis a bien eu lieu mais avec presque 2 mois de retard. Il a donc fallu patienter tout ce temps pour voir enfin s’arracher du sol le laboratoire européen Columbus où se trouve l'EPM et son raccordement à l'ISS lundi 11 février.

Mais cette fois çà y est. L’EPM (European Physiology Modules) a été mis en route par l’astronaute français Léopold Eyharts samedi et tout fonctionne parfaitement bien. « C’est un sentiment de grande joie et d’accomplissement d’avoir participé à l’activation de Columbus» s’est-t-il enorgueilli quelques minutes après lors d’une conférence de presse.

L'EPM, c’est une sorte de grande armoire de 2 m de hauteur dans laquelle on trouve du matériel d’expérimentation physiologique. Avec l’EPM, les scientifiques au sol pourront compiler des tas de données sur le comportement du corps humain en micropesanteur.
Léopold Eyharts a été le premier à pénétrer dans Columbus mardi dernier. Il a effectué les branchements nécessaires afin de fournir au laboratoire une alimentation électrique, des circuits de refroidissement par l’eau et un réseau informatique. La mise en route de l’EPM a eu lieu samedi aux alentours de 13h (heure de Paris). Le centre toulousain du CADMOS a ensuite vérifié depuis le sol son bon fonctionnement. Les 2 premiers modules installés dans l’armoire ont également été mis sous tension : Cardiolab1 (analyse du système cardiovasculaire) et MEEMM2(étude, entre autres, de la coordination des mouvements et du sommeil).

Des prélèvements biologiques

Mais les premières expériences ne commenceront pas avec Léopold Eyharts. « Le rôle de tout astronaute dans Columbus est double avec l’EPM» explique Alain Maillet « il sert à la fois à effectuer les gestes de mise au point qui ne sont pas réalisables à distance. Il est aussi le sujet de l’expérience ». Ainsi, la première personne à utiliser l’EPM sera un cosmonaute russe qui devrait rejoindre l’ISS à la fin de l’année 2008 à bord d’un vaisseau Soyouz.

Il devra s’équiper d’une kyrielle de capteurs disposés sur l’ensemble de son corps. Les scientifiques, au sol, pourront de cette façon collecter des données recueillies aussi bien sur la régulation de son rythme cardiaque que sur les mécanismes de son équilibre ou la qualité de son sommeil en micropesanteur.

Dans sa forme actuelle, l’EPM possède aussi le nécessaire pour effectuer des prélèvements biologiques (sang, urine, salive) qui peuvent être conservés à différentes températures dans l’ISS pour être analysés plus tard sur Terre. D’autres modules devraient venir compléter l’EPM dans les années à venir. Ils serviront à étudier par exemple le métabolisme osseux ou encore le système hormonal.
1. Cardiolab : Cardiovascular Laboratory
2. MEEMM : Multi-Electrode Electroencephalogram Mapping Module

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