28 Mars 2007

J-2 mois pour Léopold Eyharts

A 50 ans, Léopold Eyharts se prépare pour son second vol spatial. Le 6 décembre prochain, à bord de la navette spatiale américaine Atlantis, il va rejoindre la station spatiale internationale (ISS) pour une mission de plus de deux mois. Il aura notamment pour mission de mettre en service le laboratoire scientifique européen Columbus.

Un premier vol spatial de 3 semaines en 1998

Pilote de chasse en 1980 puis pilote d'essais en 1988, Léopold Eyharts a été sélectionné en 1990 pour renforcer le corps de spationautes du CNES. "Mais j'avais déjà posé ma candidature en 1985, à l'âge de 28 ans", nous précise l'intéressé, qui se souvient d'avoir toujours rêvé de voler et d'aller dans l'espace, depuis qu'il avait vu les premiers pas sur la Lune à l'âge de 12 ans.

Il a d'abord servi de doublure à Claudie Haigneré pour la mission franco-russe Cassiopée en 1996 avant d'être désigné titulaire de la mission Pégase. Celle-ci s'est déroulée en janvier-février 1998 et été l'occasion de séjourner 3 semaines à bord de la station orbitale russe Mir :

"Un vol court mais intense, nous raconte-t-il, réalisé dans un contexte difficile : le vol avait été repoussé de 6 mois suite à une série d'incidents intervenus durant l'été 1996. Nous avions failli perdre Mir…" C'est aussi l'expérience extraordinaire de vivre 3 ans à Moscou et de côtoyer quotidiennement des héros de la conquête spatiale russe.

Depuis 9 ans à Houston

C'est ensuite l'aventure américaine : Léopold Eyharts entame dès août 1998 une formation de spécialiste de mission au centre de la NASA à Houston, juste avant la naissance de son fils. Celui-ci grandit donc loin de la France et du pays basque, dont Léopold Eyharts est originaire.
"Depuis 9 ans, nous sommes des expatriés, ce qui n'est pas toujours évident, surtout lorsque l'on est très attaché à ses racines comme moi", constate-t-il.
Mais à ses yeux, la principale contrainte du métier de spationaute réside dans les multiples déplacements (aux Etats-Unis, en Europe et en Russie), que la préparation d'une mission vers l'ISS nécessitent : "Cela laisse peu de place à la vie de famille et constitue une réelle source de fatigue."

Aujourd'hui et jusqu'au lancement d'Atlantis le 6 décembre, l'agenda de Léopold Eyharts n'indique plus de voyage hors des Etats-Unis ; cela faisait 3 ans que cela n'était pas arrivé…

Une mission clé

Place désormais à la concentration, le Français souhaitant plus que tout "bien faire" son travail. "J'ai pour mission l'activation du laboratoire Columbus : je dois vérifier que les systèmes de bord sont bien conformes et que les premiers racks sont prêts à accueillir les expériences scientifiques. En temps que troisième membre d'équipage permanent, je serai d'autre part amené à assurer tout type de tâche sur les systèmes russes et américains.

Lors des sorties extravéhiculaires de mes 2 collègues par exemple, je serai chargé de manipuler le bras robotique pour les assister." Malgré la responsabilité de sa mission, Léopold Eyharts reste serein : "Il n'y a pas d'inquiétude mais on sait qu'il y a parfois des aléas et on s'y prépare.

Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de problèmes majeurs liés aux opérations d'assemblage de la station, ce qui est assez considérable vu leur complexité…" Et lorsqu'on lui demande s'il est fier à l'idée d'être le premier à entrer dans Columbus, quelques jours après son amarrage à l'ISS, il répond : "En tant qu'Européen, c'est effectivement un grand honneur d'avoir été choisi pour cette mission aussi importante que symbolique et je n'échangerai pas ma place ! Nous ferons certainement quelque chose de spécial pour l'entrée de Columbus".

Mais nous n'en saurons pas plus pour le moment…

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Actualité du 16 octobre 2007

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