17 Février 2005

Une moisson de résultats et un 4ème anniversaire pour Odin le 20 février 2005

La mission scientifique suédoise Odin, à laquelle participe la France, utilise un satellite de 250kg, lancé depuis Svobodny, en Russie, le 20 février 2001 par un lanceur Start-1. Prévue pour deux ans, Odin a été prolongée suite à ses bons résultats scientifiques (cf. fiche jointe) et c'est un quatrième anniversaire qui sera fêté le 20 février 2005. Une cinquième année d’opération a même été décidée et financée par les différents partenaires en octobre 2004.

La mission Odin présente l'originalité de dédier son temps d’observation pour moitié à des objectifs d'aéronomie et pour moitié à des objectifs d'astronomie. Pour le CNES et le CNRS, elle s'inscrit dans le cadre de programmes destinés à améliorer la compréhension des processus à l'oeuvre tant pour le système Terre que pour l'univers.

Pour la partie aéronomie, Odin suit l'évolution de l’ozone stratosphérique et plus particulièrement du “trou” d’ozone qui se forme chaque année au niveau des pôles. A la suite du protocole de Montréal de 1987 et des amendements successifs visant à réglementer la production des prédateurs de l'ozone stratosphérique (CFC), les modèles prévoient un retour à la situation pré-industrielle pour le milieu du XXIe siècle. Ces scénarios doivent être validés grâce à des observations, afin de vérifier l'état de nos connaissances.

Sur le volet astronomie, Odin, télescope qui s'affranchit de l'atmosphère terrestre, apporte aux astronomes des informations sur les processus physico-chimiques dans le milieu interstellaire ainsi que sur les atmosphères des planètes et des comètes ; Odin apporte ainsi aux astronomes un éclairage nouveau sur les zones de formation d'étoiles au sein de nuages interstellaires froids.

La réussite technologique de ce satellite résulte d’une fructueuse collaboration entre les agences spatiales suédoise (Swedish National Space Boardx), française (Centre National d’Études Spatiales), canadienne (Canadian Space Agency) et finlandaise (National Technology Agency of Finland).

Deux instruments originaux constituent la charge utile d’Odin :

  • le Sub-Millimeter Radiometer (SMR) est le premier instrument à utiliser le domaine micro-onde sur des fréquences de 485 à 580 GHz depuis l’espace permettant la mesure de plusieurs molécules atmosphériques comme l’ozone (O3), l’oxygène moléculaire (O2), le monoxyde de chlore ClO, la vapeur d’eau (H2O) et des isotopes (HDO, H218O), le protoxyde d’azote (N2O), l’acide nitrique (HNO3), l’ammoniac (NH3) ainsi que le monoxyde de carbone (CO) ;
  • l’instrument Optical Spectrograph and InfraRed Imager System (OSIRIS) opérant dans l’Ultra-Violet, le Visible et l’Infra-Rouge est le premier qui utilise de façon régulière la lumière solaire diffusée par le limbe terrestre pour mesurer des profils de concentration d’ozone et de dioxyde d’azote (NO2) dans la moyenne atmosphère. terrestre.

Plusieurs laboratoires des quatre pays participants ont contribué à la conception de ces deux instruments placés à bord, dont la réalisation a été confiée à différentes sociétés industrielles, ainsi qu’à l’exploitation scientifique des observations obtenues depuis l’été 2001 : les départements LESIA et LERMA (Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique et Laboratoire d'Etude du Rayonnement de la Matière en Astrophysique) de l’Observatoire de Paris, le LAM (Laboratoire d'Astrophysique de Marseille) de l’Observatoire astronomique de Marseille-Provence, le CESR (Centre d'Etude Spatiale des Rayonnements) de l’Observatoire de Midi-Pyrénées. L’étude de l’atmosphère terrestre est effectuée par le L3AB de l’Observatoire Aquitain des Sciences de l’Univers, le Laboratoire d’Aérologie de l’Observatoire de Midi-Pyrénées et le Service d’Aéronomie de l’Institut Pierre Simon de Laplace (IPSL).

Nous n'oublions pas les disparus qui ont largement contribué à faire d'Odin un succès scientifique et technique : M. Gérard MEGIE, Professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, Responsable français de l’équipe Odin d’aéronomie, fondateur et premier Directeur de l’IPSL et Président du CNRS de 2002 à 2004, Président du Comité des Programmes Scientifiques du CNES de 2002 à 2004 ; M. Guy SERRA, Directeur de recherche au CNRS au CESR et pionnier de l'astronomie spatiale infrarouge et sub-millimétrique et M. Frédéric BONNEAU, Ingénieur au CNES.

cnes-presse
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Paris, le 17 février 2005

Contacts presse :

CNRS - Christiane Grappin, tel. 01 44 96 43 37 - 06 82 68 60 24

CNES - Sandra Laly, tel. 01 44 76 77 32 - 06 08 48 39 31

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