22 Août 2014

Des ballons qui ne manquent pas d’air

Voilà maintenant plus de 50 ans que le CNES s’est lancé dans la grande aventure des ballons stratosphériques, ces gros ballons remplis d’hélium qui vont explorer l’atmosphère…

22 août 2014

Des ballons dans le vent !

On ne peut imaginer moyen de transport plus simple : un ballon en plastique gonflé à l’hélium naviguant dans le ciel au gré des courants atmosphériques… Equipez-le d’instruments de mesures et voilà l’outil idéal pour explorer les couches de l’atmosphère inaccessibles aux satellites, comprises entre 10 et 40 km d’altitude. Une zone stratégique où les masses d’air brassent nombre de particules et de composés chimiques émis depuis la Terre. Dès sa création, le CNES s’intéresse aux ballons stratosphériques, et en 1966, il participe à la 1ere campagne météo de grande ampleur, baptisée Eole. Le CNES avec l’usine Z Marine, fabrique alors 500 ballons d’un genre nouveau – des ballons pressurisés en mylar (1) capables de voler en continu pendant plusieurs mois – et impose dès lors son savoir-faire. Depuis 1962, le CNES a ainsi lancé plus de 3 500 ballons.

(1) plastique de type polyester saturé utilisé principalement en film.

 

Eole, une campagne historique
Récit de Jacques-Émile Blamont, directeur scientifique et technique du CNES en 1962


On a parfois besoin d’un plus léger que soi
Réflexion de Jacques Arnould, responsable des questions éthiques au CNES

Les petites couturières de l’espace
Visite guidée de l’usine Z marine avec Ghislaine Facon, ingénieure au CNES, et Didier Maurel,
responsable de production chez Z Marine

 

Mais que font les ballons ?

Les ballons stratosphériques peuvent tout transporter à bord de leur nacelle : de petits capteurs de température, de gigantesques télescopes, des antennes internet et même des hommes en quête de sensations fortes, comme l’autrichien Felix Baumgartner ! En 1er lieu, ce sont les météorologues et les scientifiques qui utilisent ces ballons gonflables. Ils peuvent, grâce à eux, affiner leurs connaissances sur les évènements météorologiques, suivre des panaches de pollutions ou bien étudier l’évolution du trou de la couche d’ozone.

De leur côté, les astronomes utilisent ces aéronefs pour emporter au sommet de l’atmosphère des télescopes, comme celui de l’expérience Pilot, et pouvoir scruter le fond de l’Univers. Et les idées d’applications ne cessent de fleurir. Google envisage ainsi de faire appel aux ballons pour apporter Internet aux coins les plus reculés de la planète tandis qu’une société américaine prévoit de faire du tourisme « spatial » grâce à eux, dès 2016 (2) !


(2) http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/10/23/01008-20131023ARTFIG00408-bientot-des-vols-commerciaux-en-ballon-entre-ciel-et-espace.php

Pilot, un géant dans les airs !
Découverte avec Christophe Marty, chef de projet de l’instrument Pilot,
et Yves André, chef de mission Pilot au CNES

Le projet « Loon », fiction ou réalité ?
Point de vue de Philippe Cocquerez et
Vincent Dubourg, chefs de projet ballons du CNES

Des bases aux 4 coins du monde

Lâcher un ballon stratosphérique, surtout lorsque celui-ci mesure plusieurs centaines de m et que sa nacelle pèse quelques centaines de kg, nécessite un réel savoir-faire et un vrai travail d’équipe. Pas moins de 10 ballonniers sont nécessaires au gonflage du ballon, au positionnement et au lâché, à proprement parler, de l’aérostat… Et le tout, en douceur. Car le moindre heurt pourrait endommager la charge utile ou l’enveloppe du ballon.

Pour réussir un lâcher de ballon, il faut également des conditions climatiques particulières et très peu d’habitants aux alentours. C’est ainsi que l’île du Levant, en France, ou la ville de Timmins, au Canada, ont été choisies pour y installer des bases de lancement. Il existe ainsi une trentaine de bases à travers le monde. Et chaque année, pendant plusieurs semaines, des équipes du CNES investissent les lieux pour y mener des campagnes de mesures.

 

En attendant de s’envoler…
Témoignages Skype de Françoise Douchin et Nicolas Verdier, chefs de mission
de la campagne Charmex (Ile du Levant, France), et d’André Vargas,
chef de mission de la Campagne Nosyca (Timmins, Canada) au CNES


Que se passe-t-il sur la base de Timmins ?
Coup de fil à Vincent Dubourg, sous-directeur de la division ballons du CNES

 

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