6 Août 2014

Rosetta est arrivée à destination

Après avoir effectué à la perfection sa 10e manœuvre de correction orbitale depuis le 7 mai dernier, Rosetta est arrivée à destination aujourd’hui à 100 km du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

6 août 2014

De 775 m/s à 1 m/s

Le 20 janvier dernier, Rosetta est sortie d’hibernation. Elle se situait alors à près de 9 millions de km du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko et elle se rapprochait de lui à près de 775 m/s. Depuis le 7 mai, 10 manœuvres de correction orbitale ont permis de réduire sa vitesse par rapport au noyau à 1 m/s, soit 3,6 km/h.

La dernière manœuvre a été menée à bien aujourd’hui et Rosetta accompagne à présent le noyau sur son orbite elliptique. Ces 2 corps, l’un naturel et l’autre de fabrication humaine, tournent actuellement à près de 55 000 km/h autour de notre étoile et ils se situent à 405 millions de km de la Terre.

Première spatiale !

« Après 10 ans, 5 mois et 4 jours de voyage, 5 passages à proximité du Soleil et 6,4 milliards de km parcourus, nous avons le plaisir d’annoncer que notre but est enfin atteint, a déclaré aujourd’hui Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’ESA. La sonde européenne Rosetta est désormais le 1er véhicule spatial de l’histoire à avoir effectué un rendez-vous cométaire, ce qui constitue un jalon majeur dans l’exploration de nos origines. C’est maintenant que les découvertes vont vraiment commencer ! »

Pour Jean-Yves Le Gall, Président du CNES : « C'est un rendez-vous historique et une grande 1ere scientifique mondiale, attendus avec impatience depuis 10 ans par la communauté spatiale mondiale. Rosetta a été positionnée aujourd'hui en orbite autour de la comète Churyumov-Gerasimenko. Place désormais à la partie scientifique de la mission, qui verra son point d'orgue en novembre, lorsque l’atterrisseur Philae se posera sur le noyau de la comète. Le CNES est particulièrement fier d'avoir été impliqué dès son origine, il y a plus de 20 ans, dans cette aventure exceptionnelle qui a pu exister grâce à l'ESA, l'Agence spatiale européenne. »

En avant du noyau

Rosetta précède le noyau d’une centaine de km sur son orbite elliptique autour du Soleil. Cette position privilégiée lui permet de voir en permanence la face éclairée de la comète, qui tourne sur elle-même en près de 12,4 h. Durant les semaines qui viennent, la sonde va s’approcher progressivement et le champ gravitationnel du noyau va être étudié pour déterminer le plus précisément possible la masse de ce petit corps du Système solaire et affiner la séquence finale de mise en orbite. À terme, dans quelques semaines, Rosetta devrait parcourir une orbite circulaire à 10 km d’altitude autour du noyau et elle devrait s’en approcher à près de 5 km pour larguer le module Philae.

Parallèlement, les instruments de Rosetta seront utilisés pour réaliser une étude scientifique détaillée de la comète afin de trouver un site où l’atterrisseur Philae pourra se poser cet automne - la date retenue à ce jour est le 11 novembre, mais cette date pourra être avancée ou retardée. Le but est d’identifier 5 sites d’atterrissage possibles d’ici la fin du mois d’août et un site de référence à la mi-septembre. L’équipe du SONC (CNES-Toulouse) est en charge de cette étape cruciale de la mission : déterminer le meilleur site possible d’atterrissage en tenant compte de toutes les contraintes techniques et scientifiques.

Rosetta est une mission de l’ESA avec des contributions de ses États membres et de la NASA. Philae, l’atterrisseur de Rosetta, est fourni par un consortium dirigé par le DLR, le MPS, le CNES et l'ASI. Rosetta sera la première mission dans l'histoire à se mettre en orbite autour d’une comète, à l’escorter autour du Soleil, et à déployer un atterrisseur à sa surface.

*The scientific imaging system OSIRIS was built by a consortium led by the Max Planck Institute for Solar System Research (Germany) in collaboration with CISAS, University of Padova (Italy), the Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (France), the Instituto de Astrofísica de Andalucia, CSIC (Spain), the Scientific Support of the European Space Agency (The Netherlands), the Instituto Nacional de Técnica Aeroespacial (Spain), the Universidad Politéchnica de Madrid (Spain), the Department of Physics and Astronomy of Uppsala University (Sweden), and the Institute of Computer and Network Engineering of the TU Braunschweig (Germany). OSIRIS was financially supported by the national funding agencies of Germany (DLR), France (CNES), Italy (ASI), Spain (MEC), and Sweden (SNSB) and the ESA Technical Directorate.