October 2, 2013

Naissance d'une île au large du Pakistan

Suite à un puissant séisme, une île a surgi des flots au large des côtes pakistanaises. L'image prise par les satellites Pléiades en précise les contours.
Credits: CNES/Astrium Services/Spot Image.

Mardi 24 septembre 2013, un séisme d'une magnitude de 7,7 sur l'échelle de Richter a eu lieu dans la province du Baloutchistan au sud-ouest du Pakistan. Il a conduit à la naissance d'une île, à 400 km de son épicentre, en face de la ville portuaire de Gwadar. L'image prise par les satellites Pléiades permet d'en apprécier les rondeurs et dimensions : 175,7 m de long sur 160,9 m de large pour une surface de 22 762 m².

Surprenante, cette île nommée « Zalzala Koh » pour « montagne du séisme » ou « Zalzala Jazira » pour « île du séisme » n'est pas une nouveauté. Selon le Centre sismologique euro-méditerranéen, des îles semblables ont émergé dans la région en 1945 suite à un séisme d'une magnitude de 8,1. « Cette île ne va pas perdurer, elle sera détruite par l'action des vagues et de la houle comme cela a été le cas lors du séisme de 1945 » explique François Jouanne, géologue à l'Institut des sciences de la Terre de Chambéry. Et d'ajouter : « l'île est constituée de boues, de sables et de roches associés à des émissions gazeuses, notamment de méthane. Elle est la conséquence de l'intense secousse sismique qui a généré un volcan de boue dans cette zone du prisme d'accrétion du Makran. »

Médiatique, l'île est aussi l'incarnation de la gigantesque quantité d'énergie libérée lors des tremblements de terre. A ce jour, le séisme du Pakistan a fait plus de 350 morts mais comme le déclarait Muhammad Saeed Aleem, chef de l’Autorité pakistanaise de gestion des catastrophes, cité par Libération le 25 septembre : « il est difficile d’estimer l’ampleur des pertes car cette région est vaste et parsemée de petits villages. Nous aurons accès ce soir à des images satellites qui nous permettront de mieux comprendre l’ampleur de la tragédie. » La charte « Espace et catastrophes majeures » a notamment été activée. Les satellites Pléiades ont fourni dans ce cadre une image permettant d'évaluer les dommages dans la ville d'Awaran.

Mais aussi

Le prisme d'accrétion de Makran est formé par une accumulation et compression de sédiments marins liées au plongeon de la plaque tectonique arabique sous la plaque continentale eurasienne.

« L'île est la conséquence de l'intense secousse sismique qui a perturbé les sédiments du prisme d'accrétion du Makran et les a rendu liquides. Ces sédiments liquéfiés ont été emportés à la surface par les gaz libérés par la perte de cohésion des roches sédimentaires » précise François Jouanne.

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